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Jocelyne JANTZEN, doyenne du basket féminin 71

"Jojo" Jantzen est unanimement connue au sein du basket Saône-et   -Loirien, et pour cause… Elle est la plus ancienne licenciée féminine et de loin : 62 années consécutives !!
Nous sommes allés la rencontrer afin d'évoquer avec elle son parcours et sa passion.

A quel âge avez-vous débuté le basket ?
J'ai pris ma 1ère licence à Prissé, où j'ai toujours vécu, à 14 ans, en 1949.


Comment êtes-vous venue au basket ?
Interne au lycée à Mâcon, nous avions tous les jeudis (ndlr : les mercredis de l'époque !) 2 h de promenade à pieds en rang 3 par 3… La seule échappatoire à ce calvaire était d'aller à l'association sportive à la place, où on m'a proposé de jouer au basket… Il faut dire qu'il n'y avait que çà !

Trop jeune pour participer au championnat, la première année je n'ai fait que des entraînements de fondamentaux : arrêts 2 pieds, doubles-pas, départs en dribble… J'en ai tapé du parquet !!! Excellent apprentissage… J'accompagnais l'équipe du lycée aux matches, mais je restais sur le banc à regarder mes camarades jouer, et notamment mon amie Andrée Suaton, avec laquelle j'ai ensuite joué, arbitré et officié en table de marque.
La seconde année, j'ai pu participer au championnat, et un professeur de l'école technique de Prissé a commencé à faire des entraînements dans la cour de l'école. Il y avait surtout des garçons, mais les filles sont venues petit à petit… La commune a décidé de faire un terrain, à l'endroit de ceux existants actuellement : marécageux et couvert de roseaux, ce sont les habitants qui l'ont défriché pour que nous puissions bénéficier d'une aire de jeu en terre battue !
Décrivez-nous votre parcours basket :
Joueuse jusqu'à 43 ans, je n'avais qu'un seul objectif : GAGNER… encore et toujours ! En défendant à fond… Parallèlement, j'ai été arbitre à partir de 30 ans environ, jusqu'à 57 ans, et officielle de table de marque en championnat de France jusqu'à 60 ans. J'ai bien évidemment entraîné également beaucoup de jeunes.
J'ai rencontré mon mari à Prissé où il est venu en tant que joueur : nos 3 enfants ne pouvaient éviter de pratiquer eux aussi notre sport favori ! Notre fille aînée a joué au Chalon BC en N2, et la seconde à Lyon en N3.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Il est difficile d'en sortir un seul car, pour moi, tous les matches gagnés sont de bons souvenirs… Mais, même si mon rôle n'était pas primordial, j'ai la grande fierté d'avoir remporté 3 fois le championnat de France universitaire au sein d'une équipe dans laquelle jouaient Yannick Stephan, Nicole Robert, Pierrette Vigneau, Monique Moret. Ma rencontre avec Alphonse Ratajack reste aussi un superbe souvenir.

Quel regard portez-vous sur le basket féminin d'aujourd'hui ?
Dès qu'il n'y a pas de match à Prissé, je vais voir jouer les filles de Charnay-les-Mâcon et je trouve le jeu beaucoup plus agréable à voir que celui de nos garçons où le physique prime sur tout… Plus collectif, le basket féminin a gagné en vitesse, en technique et surtout en adresse aux tirs.
Sur quels points souhaiteriez-vous voir évoluer le basket féminin ?
Les fondamentaux se sont perdus au fil du temps et je regrette vivement de voir les filles marcher, changer de pied de pivot, ne plus savoir faire un départ direct… Il faut à mon avis reprendre les bases depuis le plus jeune âge et accentuer le travail des fondamentaux.
L'agressivité défensive devrait également être plus présente, mais là, c'est l'état d'esprit des jeunes qu'il faut faire évoluer : trop "mous", leurs entraîneurs ne les bousculent pas assez… Une formation des jeunes plus stricte permettrait une évolution de la qualité du jeu.

Quel enrichissement personnel avez-vous trouvé au sein de la famille basket ?
Le basket m'a permis de faire des rencontres toutes plus enrichissantes les unes que les autres… J'ai aussi la satisfaction d'avoir contribué à l'épanouissement de tous les jeunes que j'ai entraînés, coachés, accompagnés.
Enfin, j'ai le sentiment d'avoir apporté ma pierre à l'édifice du basket prisséen.
Avez-vous une autre passion ?
Oui, j'ai toujours aimé tricoter et broder, ce que je fais pendant des après-midis entiers… Alors que depuis ma plus tendre enfance, je cours partout et je ne tiens pas en place, ces autres passions sont des activités très calmes où il faut rester statique : c'est paradoxal !


Il est vrai que la passion, le dynamisme et l'énergie qu'elle met toujours dans le basket et plus particulièrement dans son cher club de Prissé, ne nous aurait pas fait penser à une mamie qui tricote… Que nous souhaitons voir encore de nombreuses années au bord du terrain à Prissé ! Merci de nous avoir reçus si gentiment et de partager vos souvenirs avec nos lecteurs et lectrices basketteurs de Saône et Loire.


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